29 INTRODUCTION.
s’il avait employé les colonnes concentriquement à ce
cercle , de manière à diminuer l’étendue de la voûte in-
térieurement et à former, à l’extérieur , un vaste portique,
capable de recevoir une foule de peuple qui devait s’y
rendre de toutes parts : quelle grandeur , quelle magni-
ficence un tel édifice n’aurait - il pas étalée! La super-
ficie , dont rien n’aurait dérobé à l’œil la moindre partie ,
aurait été de 4,292 mètres ; l’extérieur aurait constam-
ment présenté trente-deux colonnes, et l’intérieur en au-
rait offert une multitude. Voilà deux édifices bien différens,
Pun de l’autre. À quoi tient cette énorme différence ? à
ce que dans le premier, on a cherché à faire du beau,
et que l'on a cru que pour y parvenir, il n’y avait
d’autre moyen que de prodiguer l’argent ; tandis que
dans le deuxième , on ne s’est occupé qu’à disposer l’é-
difice de la manière la plus convenable et la plus éco-
nomique. En effet, celui-ci, qui l'emporte en grandeur
et en magnificence sur celui-là, ne renferme que cent
douze colonnes, n’a que 248 mètres de développement de
murs, coûterait par conséquent la moitié moins, c’est-à-dire,
qu’avec la somme qu’a coûtée l’autre, on aurait pu faire
deux édifices, non tels que celui qui existe mais tels que
celui qu’on y substitue, ou un seul édifice qui aurait eu le
double de celui-là même que l’on vient de proposer.
Cet exemple, quoique le plus défavorable au systême
que nous exposons, suffit néanmoins pour faire con-
noître la vérité de nos principes et l'influence que peut
avoir sur la fortune, sur le bien-être des particuliers et
de la société , l'ignorance où l’on est à l’égard de ces
principes ou leur inobservation.
Hécapitulée Récapitulons en peu de mots ; sur l’architecture , ce
dous que nous avons reconnu pour être vrai sur sa nature,