a) ÉLÉM ENS.
1. PARTIE. Au contraire, dans ceux des édifices publics qui sont
UT. secriox. les plus importans , où , à quelque prix que ce soit , on
ne doit négliger aucune des convenances et où la durée
est une condition dictée, non-seulement par la conve-
nance mais encore par l’économie, vu qu’il n’y a nulle
économie à recommencer de pareils édifices ; on emploiera
les matériaux qui opposent le plus de résistance; et dans un
espace donné, on multipliera les soutiens le plus que l’on
pourra. Alors, on leur donnera une forme plus élégante ;
et pour faciliter le passage entre les soutiens serrés, on les
fera cylindriques. Le peu d’espace qui les séparera enga-
gera naturellement à faire les architraves ainsi que les
frises moins hautes ; et l’édifice ayant une grande éléva-
tion exigera que la corniche, pour rejeter les eaux plus
loin , ait plus de saillie et par conséquent , une hauteur
plus considérable que la frise ou l’architrave.
Ainsi, l’on peut, on doit même suivant les cas, faire
des colonnes tantôt courtes et tantôt longues. Mais il est
certaines limites que l’on ne saurait franchir. Trop lon-
gues , les colonnes n’auraient pas assez de solidité : les faire
trop courtes serait donner dans un autre excès. L’expé-
rience , c’est-à-dire , l’observation de leurs proportions
dans les édifices antiques, lesquels sont ceux que l’on estime
davantage, va servir à les déterminer. Lies colonnes les
plus courtes que l’on remarque dans ces édifices sont
celles de l’ordre dorique grec ; mais comme nous l’avons
déjà dit, leurs proportions varient dans tous les édifices.
Dans les uns, comme dans un temple dont on voit les
ruines à Corinthe , elles n’ont que quatre diamètres. Dans
d’autres, elles en ont jusqu’à neuf comme dans le temple de
Coré : mais ce dernier exemple étant le seul où les colon-
nes soient si élevées ; en les fixant à six diamètres, nous