24 EXAMEN
IL PART.
4 recto Des entrées des Villes.
Comment faudrait-il décorer les entrées des villes’ Pour
faire passer à la postérité le souvenir de leurs victoires,
les Romains elevèrent des arcs de triomphe. Leur exem-
ple a eté suivi par la plupart des nations de l’Europe.
Si, au lieu de placer ces monumens dans l’intérieur des
villes, on les plaçait à leur entrée où ils seraient plus
en vue que partout ailleurs, sans dépenser quoi que ce
soit, ces entrées se trouveraient naturellement décorées
de la manière la plus importante et la plus noble.
Un arc de triomphe peut n’avoir qu’une seule ouver-
ture, comme ceux d’Adrien à Athènes, d’Auguste à Ri-
mini, à Suse et à Pola, d’Aurélien, de Gallien et de Ti-
tus à Rome, de Trajan à Ancone et à Bénévent, de
Gavius à Véronne; il peut en avoir trois, comme ceux
de Marius à Orange, de Julien à Rheims, de Constan-
tin et de Septime-Sévère à Rome ; quelques-uns, comme
ceux de Vérone, d’Autun, de Xaintes, n’en ont que deux;
cette dernière disposition n’est point blämable dans ces
édifices qui sont moins des arcs de triomphe que de sim-
ples portes de villes, parce qu'elle procure le moyen d’en-
trer et de sortir sans rencontrer d’embarras; mais elle
le serait dans un monument sous lequel peuvent passer
des pompes triomphales, parce que venant à rentonter le
trumeau qui sépare les deux ouvertures, elles seraient obli-
gées de se détourner pour prendre à droite ou à gauche.
Dans presque tous les monumens que nous venons de
citer on remarque sur les faces principales quatre colonnes
appliquées contre le mur, de plus guidées sur de maigres
piédestaux et ne supportant autre chose que des enta-
blemens