6 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ridicule, en voulant plaire par l’imitation, de choisir une imitation analogique, c’est-à-dire, eloignée, telle que les architectes prétendent le faire, au lieu d’une imitation positive et prochaine telle que les peintres et les sculp- teurs le font. Continuant nos observations, nous avons vu que, pour que le moyen employé par un art quelconque fut efficace, il fallait qu’il fut relatif à la nature de cet art et à notre organisation ; que l'Architecture est unart essentiel à notre existence et à notre bonheur ; mais qu’il nous vend chére- ment les avantages qu’il nous procure ; que nous sommes amis du bien-être et ennemis de toute espèce de peine; que conséquemment, en elevant des edifices, nous devons naturellement le faire de manière à nous procurer le plus d'avantages possibles avec le moins de peine ou de dépense possible; qu’il fallait pour cela que les edifices que nous ele- vons fussent disposés de la manière la plus convenable et la plus economique possibles, Qu'ainsi la convenance et l’économie etaient les moyens propres à l’Architecture, et non l’imitation. Que pour qu’un edifice fut parfaitement convenable, il fallait qu’il fut solide, salubre et commode. Que pour qu’il fut le moins dispendieux possible, il fal- lait qu’il fût le plus symmétrique, le plus régulier, le plus simple possibles, Que lorsqu’un edifice a tout ce qu’il faut, rien que ce qu'il doit avoir, et que tout ce qui lui est nécessaire se trouve disposé de la manière la plus economique, c’est-à- dire, la plus simple, cet edifice a le genre et le dégré de beauté qui lui convient; que vouloir y ajouter autre chose que des ornemens de peinture ou de sculpture , c’est affoi- blir et quelquefois même anéantir son style, son carac- .