8 DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
lesquels les convenances doivent etre parfaitement rem-
plies, à tel prix que ce puisse etre; qu'il l’était de même
de faire usage des seconds dans les edifices particuliers de
la dernière classe, où l’on est toujours borné par la dé-
pense, et dans lesquels on doit se contenter de remplir les
convenances le mieux possible, d’après la dépense fixée ;
qu’entre ces deux genres d'édifices il y en avait une foule
d’autres, dans lesquels il etait naturel de faire usage des
deux genres de matériaux tout à la fois.
Que toutes les parties d’un edifice ne fatiguaient pas
egalement, qu’on pouvait par conséquent se contenter d’em-
ployer les matériaux durs dans celles qui en composent
l’ossature, tels que les angles des edifices, les piédroits des
portes, des croisées et des arcades ; les chaines perpendicu-
laires qui reçoivent la retombée des voutes ou la portée des
poutres; les chaines que l’on doit placer à la rencontre des
murs de refend et des murs de face ; les divers soutiens
isolés; enfin les chaines horizontales qui, en reliant toutes
les parties entre elles, en assurent la solidité, et faire en
matériaux tendres toutes les parties qui ne sont que de
remplissage ; quede cette disposition de matériaux naissaient
une foule de décorations architectoniques différentes, toutes
capables de satisfaire egalement et les yeux et l’esprit.
Qu'il etait par conséquent aussi ridicule qu’infructueux
de chercher à décorer les edifices par des moyens chimé-
riques etdispendieux, tandis que la Nature et le bon sens
nous en offrent de si surs et de si simples, même dans la seule
construction.
De l’éxamen des matériaux et de la manière de les em-
ployer passant aux formes et aux proportions des divers
elémens des edifices, nous avons reconnu que si l’imitation
de la cabane et du corps humain ne pouvait nous offrir rien
de
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