10 DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
soutiens, pour n’être pas-sujettes à se rompre, doivent
avoir plus de hauteur que dans celui où les soutiens sont
plus rapprochés; que les secondes architraves ou les frises
doivent avoir dans tous les cas une hauteur egale à celle
de l’architrave proprement dite, puisque toutes deux rem-
plissent des fonctions semblables; que la corniche doit etre
plus ou moins forte, selon que l'édifice a plus ou moins de
hauteur; enfin que la saillie et la hauteur de la corniche
doivent etre egales, parce que moins haute que saillante
elle manquerait de solidité, et qu'ayant moins de saillie que
de hauteur elle ne remplirait pas son objet.
_ Ayantainsi reconnu-les formes et les proportions essen-
tielles de l'Architecture que dans tous les temps on a du na-
turellement employer, nous avons examiné ceiles des edi-
fices antiques adoptées généralement en Europe, et dont
l'habitude nous a fait en quelque sorte un besoin; nous
avons remarqué que les formes et les proportions variaient
sans cesse dans ces edifices ; que les colonnes d’un même
ordre n'avaient jamais la même proportion, et que les co-
lonnes d’ordre différent avaient souvent une proportion
semblable ; qu’il y avait des colonnes que nous appelons
d'ordre dorique, telles que celles du temple de Coré,
dont la proportion etait plus haute que celle de cer-
taines autres colonnes nommées par nous corinthiennes,
telles que celles de la tour des vents à Athènes, du colisée à
Rome, ete. (Woyez les planches 64 et 68 du Parallèle des
edifices ); qu’il y avait des colonnes ioniques d’une propor-
tion egale à celle de ces dernières, et par conséquent moins
hautes que celle des colonnes du temple de Coré, telles que
celles d’un temple situé sûr les bords de l’Ilyssus, etc.
(Voyezla planche 64 du Parallèle). Nous en avons conclu
avec un célèbre professeur, M. Leroy, que les Grecs ne re-
connaissaient pas ces ordres distinets dans lesquels les mo-
ÿr