DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 11
dernes font consister l’essence de l’Architecture et le prin-
cipe de toute beauté en décoration ; que: ces peuples ne
voyaient dans ce que nous appelons /es ordres que des sou-
tiens et des parties soutenues, objets utiles qu’ils propor-
tionnaient, non d’après l’imitation de quoi que ce soit, mais
d’après les principes eternels de la convenance.
Qu'’ainsi l’étude des edifices elevés par ces Grecs si eclai-
rés en Architecture ne pouvait nous etre qu’extrêmement
avantageuse; qu’elle pouvait suppléer à P’expérience d’une
foule de siécles qui nous manque, fixer enfin les idées peut-
être trop vagues que la seule considération de la nature
des choses nous donnerait relativement aux formes eraux
proportions des elémens des edifices.
C'est en effet par la comparaison que nous avons faite
de tous les edifices antiques que nous avons découvert les
limites que l’on ne doit pas outre-passer dans les propor-
tions des soutiens et des parties soutenues ; que nous avons
reconnu que le soutien le plus court ne devait pas avoir
en hauteur moins de six diamètres et que le plus elevé
n’en devait pas avoir plus de dix ; que la hauteur de l’en-
tablement le plus fort ne devait pas etre de plus du tiers
de la colonne et celle du plus bas moins du cinquième ;
que l’entre-colonnement le plus large ne pouvait pas avoir
plus de trois diamètres et demi et le plus etroit moins
d’un diamètre et demi; systémes entre lesquels on peut
en placer autant d’autres qu’on le jugera nécessaire et
qui tous offriront des l'apports aussi exacts qu’il est possi-
ble entre les parties qui soutiennent et les parties sou-
tenues.
Des formes et des proportions générales des edifices an-
tiques passant à celles de détail y Nous avons remarqué
dans la plupart de celles-ci beaucoup moins de sagesse
que dans les premières ; nous n’en avons pas moins. eté
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